Don Datto di Melito est originaire du Mezzogiorno. Il est vraisemblablement né dans le dernier quart du XXe siècle, mais son état civil est flou, tout comme la parenté avec le Marchese degli Alberti qu’il revendique. Quoi qu’il en soit, depuis de nombreuses années, cet aventurier franco-italien sillonne sans relâche les routes secrètes de la Méditerranée à la recherche d’artefacts magiques et de manuscrits remarquables. Ce chasseur de trésors taciturne n’a ni domicile fixe, ni téléphone, ni réseaux sociaux. Il n’échange avec ses correspondants que par courriel dans les cybercafés. Il n’accepte d’interviews qu’à distance, et se laisse très difficilement photographier. Le seul cliché authentifié dont nous disposons a été pris à la volée sur le volcan de la Soufrière par un paparazzi vénitien qui le traquait depuis plusieurs années, mais qui a préféré garder l’anonymat après nous avoir abandonné gracieusement sa photo pour ne pas s’attirer les foudres du fantôme qu’il venait de démasquer ou de ses complices. D’après ce journaliste de la presse cinématographique italienne, Don Datto di Melito bénéficie d’un large réseau de collaborateurs dévoués qui l’assistent discrètement aux quatre coins de la Méditerranée. Nous ne savons quasiment rien de plus au sujet de ce condottiere avisé, sauf bien entendu ce qu’il a bien accepté de nous révéler dans le journal de bord qui accompagne ses « Contes de l’Alycastre » : cette fabuleuse chasse au dragoun qui sommeille qu’il s’est décidé à faire publier, pour partager enfin avec nous cette page incontournable de l’Histoire de notre Mare Nostrum.
Propos recueillis par
Palou de la Belle de Mai
Marseille - Juin 2019